L'égalité et catégorie de la roqya
La roqya est légale par consensus des savants si elle respecte certaines conditions. Ibn Hajar dit : les savants sont unanimes sur la légalité de la roqya à trois conditions : qu’elle soit par les paroles d’Allah, Ses noms et attributs ; en langue arabe ou une autre langue compréhensible ; qu’il croit que la roqya n’agit pas par ellemême mais par la volonté d’Allah (Fath 10/166). Je dis : cette unanimité n’est pas contredite par le chapitre de Boukhari : chapitre de celui qui n’a pas fait la roqya, où il cite le hadith des 70.000 qui entrent au Paradis sans comptes : « Ce sont ceux qui ne croient pas au mauvais augure, ne se cautérisent pas, ne demandent pas qu’on leur fasse la roqya et placent leur confiance en leur Seigneur » (Boukhari et Fath 10/179). Demander la roqya à autrui n’est pas comme le faire soi-même. Le terme « ils ne font pas la roqya » est contesté dans ce hadith comme je l’ai mentionné au chapitre précédent. Même ceux qui ont déconseillé la roqya l’ont autorisée. Donc personne ne s’oppose à cette unanimité et Allah le Très Haut sait mieux. Les hadiths autorisant la roqya sont très nombreux. Le Messager d’Allah (s) a fait la roqya : Boukhari rapporte selon Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : quand le Messager d’Allah (s) entrait dans son lit, il postillonnait dans ses mains en lisant « Dis : c’est Lui Allah l’Unique » et les deux protectrices puis il en essuyait son visage et ce qu’il pouvait de son corps (même source 10/178). Il a ordonné aux autres de faire la roqya : Boukhari rapporte selon Om Salama, qu’Allah soit satisfait d’elle : le prophète (s) vit dans ma maison une fille au visage pâle et dit : « Demandez une roqya pour elle car elle a le mauvais œil » (même source 10/172). Il l’a aussi fait aux autres : Boukhari rapporte selon Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : le prophète (s) demandait la protection pour certains membres de sa famille en les essuyant de sa main droite et en disant : « Enlève le mal, Seigneur des Hommes et guéris car Tu es le guérisseur, il n’y a de guérison que la Tienne, une guérison qui ne laisse aucune maladie » (même source 10/178). Il (s) a aussi approuvé d’autres qui ont fait la roqya : Boukhari rapporte selon Abou Saïd, qu’Allah soit satisfait de lui : un groupe des compagnons du Messager d’Allah (s) partirent en voyage. Ils bivouaquèrent auprès d’une tribu arabe et leur demandèrent l’hospitalité mais ils refusèrent. Le chef de cette tribu fut piqué par un scorpion et ils firent tout leur possible pour le soigner mais en vain. Ils se dirent alors : allez voir ces étrangers peut-être que l’un d’eux aura une solution. Ils vinrent vers eux et dirent : « Etrangers ! Notre chef a été piqué par un scorpion et nous avons tout essayé en vain pour le guérir, l’un de vous aurait-il une solution ? » Un d’eux dit : « Oui, par Allah, je suis un raqi. Mais nous vous avons demandé l’hospitalité et vous avez refusé alors je ne le soignerai pas jusqu’à ce que vous nous fixiez une contrepartie ». Ils s’entendirent pour un troupeau de moutons. Il partit et se mit à cracher et réciter : « Louanges à Allah Seigneur des mondes » jusqu’à ce qu’il fut comme relâché d’une attache et il se leva et partit comme s’il n’avait rien. Ils exécutèrent leur promesse. Un dit : « Partagez ! » Celui qui avait fait la
roqya dit : « Non, jusqu’à ce qu’on arrive chez le Messager d’Allah (s), qu’on lui raconte et qu’on voit ce qu’il nous dira ». Ils arrivèrent chez le Messager d’Allah (s) et lui racontèrent. Il dit : « Et comment as-tu su que c’était une roqya ? Vous avez bien fait. Partagez et donnez-moi une part » (Boukhari et Fath 10/178). Maintenant que la légalité de la roqya est établie par un consensus basé sur de nombreux hadiths authentiques, elle se partage en deux sortes : A : La roqya curative. 1) Aïcha l’épouse du prophète (s) rapporte : quand le Messager d’Allah (s) était malade, Jibril, paix sur lui, lui faisait la roqya et disait : « Par le nom d’Allah Il te guérira, de toute maladie Il te soulagera, du mal de tout jaloux et tout porteur de mauvais œil ». 2) Abou Saïd rapporte : Jibril, paix sur lui, vint chez le prophète (s) et dit : « Mohamed, tu es malade ? » Il dit : « Oui ». Il dit : « Je te fais la roqya par le nom d’Allah de toute chose qui te nuit du mal de toute âme ou l’œil d’un jaloux, Allah te guérit, par le nom d’Allah je te soigne ». 3) Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : quand une personne de sa famille était malade, le Messager d’Allah (s) postillonnait sur lui avec les deux protectrices. Quand il fut atteint de sa dernière maladie je postillonnais sur lui et l’essuyais avec ses mains car elles étaient plus bénies que les miennes. 4) Othmane Ibn Abil Aas, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte : je me suis plaint au Messager d’Allah (s) et il dit : pose ta main où tu as mal et dis : Au nom d’Allah trois fois, puis dis sept fois : je me réfugie auprès d’Allah et de Sa puissance contre le mal que je ressens et que je crains » (tous ces hadiths Muslim / Nawawi 14/170). Beaucoup d’autres hadiths vont dans ce sens. B : La roqya préventive 1) Boukhari rapporte et authentifie selon Ibn Abbas, qu’Allah soit satisfait d’eux : le prophète (s) demandait la protection pour Hasan et Housayn en ces termes : « Votre père demandait la protection d’Ismaïl et Ishaq avec : je me réfugie auprès des paroles parfaites d’Allah contre tout diable et bête venimeuse et tout œil méchant » (Boukhari, Fath 6/293). 2) Boukhari rapporte encore et authentifie : chaque soir en entrant dans sa couchette le prophète (s) joignait ses paumes et y postillonnait : « Dis : c’est Lui Allah l’Unique », « Dis : je cherche refuge auprès du Seigneur de la fente » et « Dis : je cherche refuge auprès du Seigneur des Hommes » puis il essuyait avec ce qu’il pouvait de son corps en commençant par sa tête, son visage et l’avant de son corps. Il répétait cela trois fois (Boukhari et Fath 9/62). 3) Muslim rapporte et authentifie : il (s) dit : « Quand vous bivouaquez dites : je me réfugie auprès des paroles parfaites d’Allah contre le mal qu’Il a créé, et rien ne vous nuira jusqu’à ce que vous quittiez le lieu » (Muslim – Nawawi 17/31). 4) Ahmad rapporte selon Othmane Ibn Affane, qu’Allah soit satisfait de lui : le Messager d’Allah (s) dit : « Quiconque dit au début de sa journée ou de sa nuit : Au nom d’Allah ; rien sur terre ou dans le ciel ne peut nuire avec Son nom, et Il est l’Audiant et le Voyant, trois fois, rien ne lui nuira en ce jour ou en cette nuit » (Ahmad 1/66, Albanie l’authentifie, Ibn Majah 2/332). Beaucoup d’autres hadiths vont dans ce sens.
Karim.s abu aslame